25 avril 2024
Manon Richert

Loi fast-fashion : la coalition Stop Fast-Fashion appelle à concrétiser les efforts face aux lobbies

La loi fast-fashion votée en 1ère lecture le 14 mars à l’Assemblée nationale reste toujours sans date de passage au Sénat. Censée enrayer un système de surproduction délétère pour les droits humains et l’environnement, cette loi fait aujourd’hui face à une levée de boucliers de la part du secteur de la mode.

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Bluesky

Mobilisés pour une mode juste et durable, les membres de la coalition Stop Fast-Fashion appellent les décideur·euses politiques à adopter avant juillet et de la manière la plus ambitieuse cette loi historique.

Votée à l’unanimité le 14 mars à l’Assemblée nationale, la loi fast-fashion doit encore être débattue au Sénat avant d’être définitivement adoptée. A ce jour, aucune date n’a été fixée à cet effet. Quant au périmètre d’application de la loi, il dépend de l’ambition de l’affichage environnemental à venir, dans un contexte où les lobbys de la fast-fashion s’emparent de plus en plus du sujet dans l’espace médiatique.

Une loi conditionnée par la mise en place d’un affichage environnemental ambitieux

La pénalisation des enseignes aux pratiques non-respectueuses de l’environnement est une des principales dispositions de la loi telle que votée par l’Assemblée nationale. Les pénalités seront indexées à l’affichage environnemental dont la mise en place obligatoire est prévue pour 2025 [1]. La première méthode de calcul proposée par l’Ademe début avril permet de pénaliser des pratiques structurantes du système de fast-fashion, telles que, entre autres, les prix bas, le nombre excessif de références, ou encore l’utilisation de matières synthétiques. La coalition Stop Fast-Fashion salue cette première proposition et demande aux pouvoirs publics de maintenir ce niveau d’ambition dans l’affichage environnemental, afin de garantir l’efficacité de la loi.

La présence croissante du lobby de la fast-fashion dans l’espace médiatique

A l’exception notable de Shein, les lobbys de la fast-fashion sont restés très discrets pendant la première phase d’élaboration de la loi. A l’issue du vote à l’Assemblée nationale et du dévoilement de la méthode de l’affichage environnemental, les représentants de Shein, Primark ou encore l’Alliance du Commerce (représentant entre autres Zara, H&M et Uniqlo) ont largement accru leur présence dans les médias pour attaquer la loi, et amoindrir son contenu. La coalition Stop Fast-Fashion appelle les responsables politiques à maintenir le cap ambitieux défini jusqu’ici, malgré ces attaques.

Le besoin de maintenir le cap

L’affichage environnemental et la loi fast-fashion ont tous les deux pour objectif de réduire l’impact environnemental du secteur textile. Il est primordial pour la France, pays emblématique de la mode, d’être à l’avant-garde pour favoriser une filière textile plus durable .

La coalition Stop Fast-Fashion appelle donc les décideurs et décideuses politiques à maintenir le cap vers un encadrement strict de la fast-fashion. Ses membres enjoignent la France à mettre fin à l’impunité du secteur de la mode,  dont ils soulignent qu’elle a mené aux désastres humains et environnementaux actuels. Alors que s’ouvre enfin une opportunité de mettre en place une mode juste et durable, il est nécessaire de poursuivre les efforts jusqu’à une adoption définitive.

[1] Info.gouv.fr, Ecobalyse : l’outil qui mesure l’impact écologique d’un vêtement, 05/04/2024

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