14 mars 2024
Manon Richert

Loi sur l’impact environnemental du textile : un premier pas historique pour en découdre avec la fast-fashion

Après des mois de forte mobilisation, la coalition Stop Fast-Fashion se félicite du vote par les député·es de la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental du textile. Malgré des faiblesses, ce texte constitue un premier pas historique pour agir contre le système de surproduction textile.

Crédit : Sundry Photography / Getty Images / Canva Pro
Partager

Nous appelons désormais le Sénat à mettre le texte à son ordre du jour au plus vite et à faire siennes les propositions de la coalition.

A l’issue d’une journée de débat à l’Assemblée nationale, la coalition prend acte des premières avancées pour lutter contre le fléau social et environnemental de la fast-fashion et salue l’implication de la rapporteure Mme Anne-Cécile Violland comme de l’ensemble des député·es lors des discussions. Le texte a ainsi été renforcé sur plusieurs points :

  • La responsabilisation des plateformes de commerce en ligne, telles que Shein, Temu, Ali Baba et Amazon, au même titre que les autres enseignes de la fast-fashion.
  • L’indexation des pénalités sur l’affichage environnemental.
  • L’incompatibilité entre les primes existantes dans la filière textile et les pénalités financières pour les produits ayant le plus mauvais impact environnemental.
  • Un calendrier progressif pour l’application des pénalités dès 2025, avec une trajectoire ascendante jusqu’en 2030.
  • Le reversement d’une partie des fonds collectés au titre de la responsabilité élargie des producteurs à des filières de réutilisation dans les pays vers lesquels sont exportés les vêtements usagés.
  • Le maintien de l’interdiction de la publicité pour la fast-fashion.

Des points de vigilance pour la suite 

Malgré ces avancées significatives, nous regrettons l’absence de certaines mesures, telles que la définition dans la loi des pratiques qui relèveraient de la fast fashion, l’exigence de transparence sur les quantités mises en marché par les enseignes ou l’adoption d’un affichage social. Nous déplorons en outre que cette proposition de loi n’ait pas permis d’aborder plus largement le sujet de l’industrie du textile et de ses conséquences dramatiques sur les ouvriers et ouvrières.

Nous continuons de nous mobiliser dans la perspective de la navette parlementaire, afin que le Sénat se montre aussi déterminé que l’Assemblée nationale à lutter contre la fast fashion et ses ravages sociaux et environnementaux. Il est primordial d’éviter que les enseignes historiques de fast-fashion, telles que Zara, H&M, Action ou encore Primark, ne passent entre les mailles du filet.

Communiqué de presse

Actualités

25 avril 2024

Loi fast-fashion : la coalition Stop Fast-Fashion appelle à concrétiser les efforts face aux lobbies

La loi fast-fashion votée en 1ère lecture le 14 mars à l’Assemblée nationale reste toujours sans date de passage au Sénat. Censée enrayer un système de surproduction délétère pour les droits humai[...]

24 avril 2024

Retours d’expériences européens et français sur le tri à la source des biodéchets

Réunissant des intervenants européens et nationaux de premier plan, la journée d’étude LIFE BIOBEST a permis le partage des meilleures pratiques sur le tri à la source des biodéchets. Organisé les[...]

19 avril 2024

Traité mondial sur la pollution plastique : Zero Waste France se rend à Ottawa pour la reprise des négociations

Alors que les gouvernements reprennent, mardi 23 avril à Ottawa (Canada), les discussions en vue de l’adoption d’un texte contraignant pour mettre fin à la pollution plastique, Zero Waste France s[...]

11 avril 2024

Prévention des déchets : les dysfonctionnements du principe pollueur-payeur

Dans son nouveau rapport, rendu public lors d’un débat organisé à l’Assemblée nationale le 11 avril 2024, Zero Waste France dresse un bilan critique de l’application du principe pollueur-payeur, à[...]

à la une
04 avril 2024

Affichage environnemental du textile, un étiquetage qui s’affiche ambitieux

L’affichage environnemental, prévu dans la loi Agec, voit son rôle renforcé par la proposition de loi fast-fashion en débat au Parlement. En quoi consiste ce nouvel étiquetage prévu sur les vêteme[...]

08 mars 2024

La lutte écologique ne se fera pas sans une lutte féministe

A travers la démarche zéro déchet zéro gaspillage, c’est souvent l’écologie des petits gestes qui est privilégiée. Au-delà du fait que cette démarche ne peut être considérée comme l’unique et seul[...]

06 mars 2024

Règlement européen sur les emballages : Zero Waste France et No Plastic In My Sea regrettent un texte édulcoré et insuffisant pour mettre fin au tout-jetable

Les négociations sur le règlement UE sur les emballages ont abouti lundi 4 mars 2024 sur un accord de compromis entre les États membres et le Parlement européen, mais l’accent mis sur le recyclage[...]

26 janvier 2024

Moins 30% d’ordures ménagères avec la mise en place d’une tarification incitative

L’Ademe a publié en janvier deux études sur les collectivités ayant adopté une tarification incitative, montrant leurs meilleures performances en matière de réduction des ordures ménagères, et rel[...]

18 janvier 2024

Réparation : la loi AGEC a-t-elle permis de limiter la casse ?

Indice de réparabilité, accès aux pièces détachées, bonus réparation : autant de mesures prévues par la loi AGEC pour allonger la durée de vie des produits, notamment des équipements électriques e[...]

22 décembre 2023

Loi AGEC : assistera-t-on aux changements annoncés pour le 1er janvier 2024 ?

Bientôt quatre ans après la publication de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, de nouvelles dispositions doivent entrer en vigueur au 1er janvier 2024. Zero[...]