2025 : une année de lutte contre les reculs écologiques
Lutter contre les traitements polluants tels que l’incinération et le recyclage chimique
En janvier, avec Notre Affaire à Tous, nous contestons devant la justice la légalité de trois décrets d’application de la loi Industrie Verte qui s’attaquent frontalement au droit de l’environnement industriel et à la démocratie environnementale.
En mars, nous organisons les Rencontres Annuelles du réseau Zero Waste et renouvelons notre soutien aux luttes locales qui sont dans l’ADN du réseau, notamment contre des projets d’incinération.

En avril :
- Nous déposons un recours auprès du Tribunal administratif de Rouen pour demander l’annulation de l’arrêté préfectoral autorisant le projet de recyclage chimique porté par la société américaine Eastman ; un méga-projet risqué au service des industriels du plastique.
- A la même période, nous alertons sur le risque de réduction du champ de compétence et de suppression de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public), mise en péril par certains amendements du projet de loi de simplification de la vie économique et pourtant essentielle à l’accès à l’information et la prise en compte de l’avis des citoyen·nes dans le cadre des débats sur les projets industriels. Nous invitons les groupes locaux et les citoyen⸱nes à interpeller leurs député⸱es par mail pour empêcher ce recul qui représente un véritable danger pour la démocratie participative.
En mai, nous lançons une campagne sur l’incinération en publiant un rapport “Les promesses fumeuses de l’incinération” et demandons un moratoire sur tous les nouveaux projets d’incinération, décorrélés des ambitions de prévention des déchets et à l’efficacité peu prouvée sur le plan énergétique.
En juin et juillet, nous organisons des rencontres régionales pour les militant⸱es de notre réseau. Ces temps forts, au plus proche des luttes locales, nous permettent de créer des synergies et former de nouveaux et nouvelles bénévoles sur l’incinération des déchets.
En août, nous participons, aux côtés de plusieurs militant⸱es du réseau, au festival Les Résistantes dans l’Orne, afin d’inscrire l’incinération dans les luttes contre des grands projets imposés et polluants.
En octobre :
- Nous participons à un colloque de l’association la Fève à la Roche-sur-Yon, afin de faire émerger dans le débat public les risques inhérents à la multiplication des chaudières CSR (Combustibles Solides de Récupération) et la prolifération des polluants éternels auxquels elles sont associées.
- Nous présentons, aux côtés du Collectif C3R et de Zero Waste Paris, une étude pilote mettant en évidence la présence de PFAS et d’autres polluants organiques persistants dans l’air à proximité de l’incinérateur d’Ivry-Paris-XIII, six mois après avoir démontré l’existence d’une pollution majeure et récente aux dioxines et aux métaux lourds à proximité de ce même incinérateur.
- Dans la continuité de notre mobilisation, nous organisons une table ronde sur les impacts de l’incinération des ordures ménagères sur la santé des riverain·es, en présence des élu·es Philippe Bolo, Manon Havet et René Pilato.

Tout au long de l’année, nous contribuons à des consultations publiques contre des projets d’agrandissement ou de nouvelles installations d’incinération en soutien aux luttes locales (notamment à Roanne, en Guyane, à Plougastel-Daoulas et à Vitré). Nous soutenons activement les associations et collectifs en lutte sur les territoires contre ces projets polluants.
Se battre pour l’application des mesures écologiques
Sortir les biodéchets de la poubelle
En janvier :
- Alors que les collectivités sont légalement tenues de proposer une solution de tri à la source des biodéchets à leurs habitant⸱es depuis plus d’un an, nous publions un communiqué de presse pour dénoncer le non-respect de cette obligation légale et exiger son application.
- A l’initiative de notre groupe local Zero Waste Paris, le réseau Zero Waste se mobilise à travers la campagne « Sortez nous d’là » : une action citoyenne ayant pour objectif de visibiliser la nécessité de tri à la source des biodéchets et d’encourager le changement de comportement dans l’espace public, au sein des copropriétés et sur les réseaux sociaux. Les élu⸱es des collectivités n’ayant pas encore déployé de solutions sont interpellé⸱es par nos groupes locaux.
De façon trimestrielle au cours de l’année 2025, nous participons activement aux groupes de travail ministériels sur les biodéchets, et contribuons à l’élaboration de fiches techniques destinées aux intercommunalités. Ces temps d’échanges nous permettent de porter au cours de l’année un plaidoyer national en faveur d’un financement renforcé des collectivités pour la mise en œuvre du tri à la source, notamment suite au recul des aides d’Etat, telles que le Fonds Vert.
En avril et octobre, nous participons aux rencontres européennes Methane Matters à Berlin et Bruxelles pour échanger sur l’impact des émissions de gaz à effet de serre liées aux déchets organiques sur le climat, et sur les solutions à mettre en œuvre.
Tout au long de l’année, nous assurons l’animation du réseau national des groupes locaux à travers des rencontres régionales, ateliers et formations dédiées au tri à la source et à la prévention des déchets.
Défendre une application rigoureuse de la loi anti-gaspillage
En février, nous célébrons les 5 ans de la loi anti-gaspillage, dite AGEC, et faisons parvenir un courrier aux autorités pour rappeler les engagements initiaux fixés dans cette loi, souligner les retards de mise en œuvre, et proposer des pistes pour en renforcer l’impact.
En mai, à la demande des co-rapporteurs de la mission d’information de la loi AGEC du Sénat, nous participons à une audition afin de répondre aux questions des sénateur⸱ices et émettre des recommandations fortes pour la prévention des déchets en amont, reprises en grande partie dans un rapport sénatorial, déposé le 25 juin 2025.
Interdire le plastique dans les cantines scolaires
En mars, avec Cantine sans plastique, nous lançons une pétition visant à faire interdire le plastique dans les cantines scolaires et récoltons près de 25 000 signatures. Une mobilisation massive permet d’aboutir au dépôt d’une proposition de loi par la députée Graziella Melchior et soutenue par l’ex-ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher, dans le but de supprimer le flou législatif présent dans les textes en vigueur.
Réformer la filière de traitement des déchets des Textiles Sanitaires à Usage Unique (TSUU)
En juillet, nous lançons une action juridique auprès du Conseil d’Etat pour que le principe du pollueur-payeur s’applique à tous les textiles à usage unique, y compris les couches et les mouchoirs, et non aux seules lingettes.

Se libérer de la dépendance au plastique, notamment des emballages à usage unique
Œuvrer pour une régulation internationale ambitieuse, comportant des objectifs forts de réduction du plastique
En avril, nous nous entretenons avec le député Philippe Bolo, engagé en faveur d’un traité international contre la pollution plastique ambitieux, afin de partager nos recommandations et priorités concernant ce texte.
En juin, nous organisons une table ronde lors de l’UNOC (Conférence des Nations unies sur les océans) à Nice, aux côtés de Surfrider Foundation Europe et de plusieurs parlementaires, pour évoquer le rôle de la France dans la lutte mondiale contre la pollution plastique.
En août :
- Nous participons à la deuxième partie de la 5ème session de négociations du traité international de lutte contre la pollution plastique à Genève, à travers des actions de mobilisation et médiatiques.

- Nous contribuons à la consultation publique de la Commission Européenne sur la méthodologie de calcul de l’incorporation de matière recyclée dans les bouteilles en plastique à usage unique. Nous dénonçons notamment son manque de transparence, une traçabilité insuffisante, et le soutien au développement de technologies de recyclage chimique.
Mettre en place un cadre ambitieux pour réduire le plastique en France
En mars, aux côtés de Surfrider Foundation Europe et No Plastic In My Sea, nous invitons les fédérations sportives à poursuivre les efforts initiés lors des Jeux Olympiques de Paris, notamment en matière de réduction des déchets.
En mai, nous envoyons un courrier à la ministre Agnès Pannier-Runacher ainsi qu’à ses conseillers, pour alerter sur les failles identifiées dans le cadre du futur Plan national plastique 2025-2030.
En juin, nous réagissons publiquement et publions un communiqué de presse suite à la présentation du plan plastique et aux annonces sur la consigne pour recyclage, pour dénoncer une vision trop axée sur l’aval, au détriment de la prévention.
En septembre, nous rédigeons plusieurs contributions pour renforcer l’ambition et préciser les mesures concrètes à faire figurer dans le Plan plastique proposé par la ministre Agnès Pannier-Runacher.
En novembre :
- Nous luttons pour la réintroduction de la taxe plastique dans le Projet de Loi de Finances 2026 et une augmentation de la contribution des éco-organismes afin de réduire la part qui pèse sur les contribuables. Nous sommes soutenu⸱es par nos groupes locaux qui interpellent leurs député⸱es par courrier.
- A l’occasion de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD), nous participons, aux côtés de Surfrider Foundation Europe et No Plastic in My Sea, à une projection du documentaire “Homo Plasticus”, afin de mettre en lumière les impacts du plastique sur notre santé. La projection est suivie d’une table-ronde rassemblant ONG et parlementaires pour échanger autour de la législation en vigueur en France pour préserver la santé humaine et environnementale.

Tout au long de l’année, nous accompagnons trois collectivités dans la mise en place d’actions concrètes pour diminuer l’utilisation des plastiques à usage unique : la Métropole de Lyon, la ville de Bordeaux et la Métropole de Nantes. Nous organisons et animons des formations et sessions d’échanges, partageons les bonnes pratiques et assurons un accompagnement individuel sur le long terme. Grâce à ce projet, ces collectivités françaises ont adopté des “plans zéro plastique”, incluant des mesures ambitieuses autour de trois grands axes : les événements, les espaces et bâtiments publics, ainsi qu’un secteur transversal, la commande publique.
Généraliser le réemploi des emballages, principale alternative au plastique à usage unique
En février, nous rencontrons Maxime Laisney, député engagé sur les questions de transition écologique, pour échanger autour de sa proposition de loi sur la consigne pour le réemploi des emballages.
En avril, nous rencontrons le député Jimmy Pahun pour lui présenter nos propositions en faveur du réemploi, dans un contexte où les arbitrages réglementaires à venir seront décisifs.
En septembre, nous contribuons et soutenons le dépôt d’une proposition de loi transpartisane visant à généraliser le réemploi des emballages sur le territoire français, portée par le député Stéphane Delautrette. Nous réclamons désormais l’examen de cette proposition à l’Assemblée nationale.
#StopFastFashion
Militer pour un encadrement fort de la Fast Fashion
En mars, à l’occasion de l’anniversaire de l’adoption de la proposition de loi visant à encadrer la fast-fashion à l’Assemblée nationale, nous participons à l’organisation d’une mobilisation citoyenne pour rappeler l’urgence de légiférer face à la surproduction textile, et demander l’examen de la proposition de loi au Sénat. Dans les territoires, nos groupes locaux sont nombreux à se mobiliser, et à interpeller leurs sénateur⸱ices.

En avril, nous rencontrons plusieurs sénateur⸱ices, notamment Jacques Fernique, en vue de l’examen de la proposition de loi fast-fashion en commission développement durable.
En juin, nous suivons de près l’examen de la proposition de loi fast-fashion au Sénat, et publions deux communiqués de presse avec la coalition Stop Fast-Fashion pour alerter sur les risques de recul liés à certains amendements.
Si plusieurs reculs ont été évités, le texte final reste très protectionniste vis-à-vis de la fast-fashion européenne. Nous attendons désormais l’issue de la Commission mixte paritaire, chargée d’aboutir à une version finalisée de la loi.
En octobre, nous dénonçons, avec la coalition Stop Fast-Fashion, l’implantation de Shein dans 5 villes françaises et rappelons la nécessité d‘une loi de régulation ambitieuse pour l’ensemble du secteur, fast-fashion et ultra-fast-fashion confondues.
En novembre, à l’occasion du Black Friday, nous soutenons une mobilisation de la coalition Stop Fast-Fashion pour dénoncer la face cachée de la fast-fashion à travers une projection dans les lieux emblématiques de la capitale en rappelant le coût humain et environnemental de la fast-fashion. Cette fois encore, nos groupes locaux mènent des actions dans plusieurs communes.
Œuvrer pour développer les alternatives et maintenir une filière d’économie circulaire, promouvant le réemploi solidaire
En juin, juillet et novembre, nous contribuons, avec les Amis de la Terre et France Nature Environnement, à la refonte du cahier des charges de la filière REP TLC (textiles, linge de maison, chaussures) qui connaît une crise sans précédent. En juillet, nous alertons les médias dans un communiqué sur les risques inhérents à cette refonte, notamment en matière d’incinération des déchets textiles.
Tout au long de l’année, nous assurons un suivi de la filière et participons aux 5 réunions du comité de parties prenantes.
Lancer l’alerte sur l’augmentation des déchets électriques et électroniques, et dénoncer les mécaniques d’obsolescence des industriels
En septembre, avec une coalition de 22 organisations à l’initiative de Halte à l’Obsolescence Programmée, nous lançons une pétition pour interpeller Microsoft et exiger le maintien des mises à jour non payantes de sécurité de Windows 10 à minima jusqu’à 2030. Grâce à une forte mobilisation, nous récoltons plus de 50 000 signatures !
En octobre :
- Nous continuons à faire pression sur Microsoft et organisons une mobilisation devant le siège du géant américain pour dire NON à la “Taxe Windows”. Nous obtenons une première victoire, avec une extension gratuite pendant 1 an, mais le combat continue…

- Avec 6 autres associations engagées en faveur de la transformation de l’économie, de l’écologie politique, de la lutte contre l’impunité des multinationales et de la régulation de la publicité, nous lançons l’Observatoire Citoyen de la Publicité (OCP), un outil d’expression pour les citoyen·nes, permettant de signaler et s’informer sur les discours publicitaires problématiques.
En novembre, à l’occasion de la SERD, les militant⸱es du réseau Zero Waste organisent plus de 90 événements partout en France autour de la thématique des équipements électriques et électroniques. L’objectif ? Promouvoir dans toute l’Europe des pratiques de production et de consommation plus responsables et durables.
Faire appliquer des mesures ambitieuses au niveau local
Depuis mars, nous accompagnons nos groupes locaux afin qu’ils portent des engagements forts auprès de leurs candidat⸱es aux prochaines élections municipales à travers : des sessions de travail, des journées de formations, l’animation de webinaires thématiques et d’une hotline bi-mensuelle.
Entre juin et décembre, nous menons un sondage sur 19 territoires et présentons des résultats clés lors d’une conférence de presse début décembre :
- Les citoyen⸱nes interrogé⸱es attendent de leurs communes d’être exemplaires, notamment en matière de réduction du plastique à usage unique ;
- Il existe un fort potentiel d’adhésion au tri à la source des déchets alimentaires, mais un manque d’information et d’accès ;
- Sur les territoires où la question a été posée, les citoyen⸱nes sont favorables à une véritable tarification incitative, donc à une facturation en fonction de la quantité de déchets produite, associée à des solutions permettant aux citoyen·nes de réduire leurs déchets.
Les chiffres clés de l’année
1 guide et 1 rapport publiés
4 226 adhérent·es engagé⸱es (MERCI !)
200 passages médiatiques
Plus de 90 événements organisés par le réseau Zero Waste dans le cadre de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets
35 articles de décryptage publiés sur notre site





